[Jardin] A propos du compost

Rédigé par Paille Aucun commentaire
Classé dans : Jardin Mots clés : Plantes, permaculture, compost

plantes Dans un jardin, si l'on ne veut pas utiliser de produits chimiques, mais que l'on veut, tout de même, améliorer notre terre, le compost (entre autres) est la solution à notre problème. On entend beaucoup de choses sur le compost et si l'on regarde les différentes ressources sur le web, la chose peut nous paraître quel que peut compliqué... Mais pas de panique, quelques règles simples peuvent nous aider.

Rien ne se perd, tout se transforme
Antoine Lavoisier - 1743 / 1794

Le compost peut être utilisé comme amendement de sol pour le potager, les massifs de fleurs, les arbres fruitiers ou les jardinières (etc.). Il apportera une amélioration du sol (la présence des micro-organismes du compost, augmentera l'activité biologique), une meilleure pénétration des racines dans le sol (d'où un meilleur développement racinaire) et un "effet éponge" (il permet de mieux retenir l'eau).

Il existe plusieurs façons de composter. Personnellement je composte de trois façons, je vous parlerai de celles-ci

  • Le compost "en tas"
  • le compost de surface
  • Le vermicompost
  • 1/ Compostage en "tas"

    C'est surement la forme de compost la plus connue, mais aussi celle qui demande le plus de travail. Il y a trois paramètres important a prendre en compte :

  • le rapport Carbone/Azote,
  • l'humidité,
  • l'aération.
  • rapport Carbone/Azote

  • Les matières riches en azote sont souvent vertes, molles et humides
    (tontes de gazon, feuilles vertes, épluchures ...)
  • Les matières riches en carbone sont souvent brunes, dures et sèches
    (feuilles mortes, paille, carton, sciure de bois...)

  • Le bon équilibre est d'environ 2/3 de matières azotées pour 1/3 de matières carbonées.
    En pratique, le mélange d'une à deux parts de matières azotées pour une part de matières carbonées, est pas mal.
    Il peut être judicieux d'avoir un stock de matières carbonées à mélanger au fur et à mesure des apports azotés.

    A savoir/astuce : :

  • Trop de matières azotées entraînera un pourrissement néfaste pour le compost,
  • Trop de matières carbonées ralentira seulement la formation du compost,
  • J'utilise un récipient pour collecter les déchets de la cuisine. En général ce sont des matières azotées (épluchures etc...), je tapisse le fond de paille (apport de carbone et ça "éponge" un peu). Je le remplis au 3/4 et je complète de matières carbonées. Je secoue le seau avant de la déposer au compost, mon mélange est fait....)


  • Que mettre dans le compost ?

  • Les épluchures de fruits et légumes,
  • les déchets verts du jardin : feuilles, tonte, fleurs, etc…
  • le marc de café mais aussi le filtre en papier,
  • les déchets domestiques comme les mouchoirs en papier, sopalin, papier journal etc....
  • les cartons marrons (bien retirer les éventuels bouts de scotch, agrafes etc....)
  • les branchages (les broyer avant)
  • paille, sciure, copeaux de bois.
  • les coquilles d'oeuf broyées


  • A ne pas mettre :

  • les pelures d’orange, de citron ou de pamplemousse* (trop acides)
  • les pelures d'oignon (vermicides)
  • les plantes malades** (mildiou etc...)
  • plantes en graines**
  • les viandes, poissons
  • les produits laitiers
  • les déchets ayant subi un traitement chimique (désherbants, pesticides et autres...)

    Afin d'éviter les odeurs ou les prédateurs (mouches, souris,...) il vaut mieux couvrir la dernière couche de matières venant de la cuisine par des matières carbonées (paille, feuilles mortes,...). De plus, cette couverture réduira le dessèchement, limitera le lessivage de la pluie et maintiendra la chaleur.

    * Tout dépend de la quantité, si vous avez une pelure vous pouvez la mettre, si vous vous faites un jus d'agrumes tous les matins : poubelle....
    ** Si votre compost monte beaucoup en température (vers 55°ou plus), a priori les maladies et les graines ne devraient pas survivre... Dans le doute, évitez....

    l'humidité

    L'eau est nécessaire au développement des micro-organismes intervenant dans le processus de compostage. Elle sera apportée par les composés azotés et la pluie. Il se peut, cependant, que lors des périodes de sécheresse vous deviez arroser votre compost.

    Il faut donc régulièrement contrôler l'humidité du tas. Pour cela je connais deux méthodes :

  • Le test dit "de la poignée" : prenez une poignée de compost et pressez-la. Si quelques gouttes perlent entre vos doigts et que la poignée de compost reste compacte votre humidité est bonne. Si c'est un petit filet d'eau entre vos doigts, le compost est trop mouillé. Si rien ne coule et que la poignée n'est pas compacte, il manque de l'eau...
  • Test de la tige : enfoncez une tige ou un tuyau de métal dans le compost. Une fois retiré, si il est chaud et humide il y a une bonne humidité. Si il est froid et humide, il est trop mouillé et si il est chaud et sec, il y a un manque d'eau.

  • Si le tas manque d'eau arrosez le, s'il y en a trop vous pouvez le couvrir. Attention, il faut que le tas respire ! Utilisez une bâche géotextile ou une vieille bâche en plastique trouée (enfin pas trop quand même...). Vous pouvez également mettre un "couvercle" (une planche de bois par exemple) afin de limiter l'effet de la pluie. (personnellement, il est rare que je le couvre. Lors des périodes de pluie intense quand même un peu...)

    Pensez a mélanger les matières humides (généralement azotées) et les matières sèches (généralement carbonées).

    Ce qui nous amène tout naturellement au troisième paramètre : l'aération....

    l'aération

    L'oxygène est indispensable. Le compostage est un processus en aérobie. Une bonne aération permettra une bonne décomposition. Les matières carbonées (donc dures et sèches) jouent un rôle important dans l'aération du compost (surtout au début, les vers de compost prendront ensuite le relais).

    Il est important de retourner/mélanger régulièrement pour une bonne oxygénation. (je mélange très régulièrement mon tas et le retourne complètement 3/4 fois durant tout le processus)

    Le compost est fini ?

    On considère généralement qu'il faut six mois pour obtenir un compost "mûr". Mais de nombreux facteurs rentrent en compte, il se peut que chez vous ça soit un peu plus long.... Moi j'ai un cycle d'un an : lorsque j'utilise mon compost, je mets en route celui de l'année d'après.

    Comment reconnaît-on un compost mûr ?

  • A la couleur : un compost à terme sera brun foncé ou noir selon les matières utilisées. Si, il est brun clair ou verdâtre, il n'est pas fini.
  • A l'odeur : il doit sentir l'humus, une odeur de sous-bois.
  • A l'apparence : si, il reste encore des bouts feuilles, d'épluchures, il devra encore attendre.


  • Il est important que le compost soit "mûr" pour l'utiliser au potager, par contre un compost "pas tout à fait finis" pourra être incorporé dans le potager à l'automne. Il aura tout l'hiver pour arriver à maturation.

    Variante : le compost en bac

    Vous êtes dans un lotissement, ou la vue des tas vous dérange ? Vous pouvez opter pour des bacs. Il en existe en bois ou en plastique. Si vous avez le choix prenez-en plutôt en bois (le plastique ce n'est pas trop "bio" et c'est moins pratique). On peut également facilement en fabriquer avec des palettes de récupération. Dans l'idéal il en faudrait 3 : deux pour pouvoir retourner votre tas tranquillement et un troisième pour le stockage des matières carbonées.
    Si possible prenez un model qui s'ouvre sur le devant, cela vous facilitera grandement les choses le retourner.
    Sinon, le principe est le même que le compostage en tas (rapport Carbone/Azote, humidité, aération)...

    2/ Le compost de surface

    Le compost de surface vise également à entretenir ou améliorer la fertilité du sol par le recyclage des déchets organiques. Ce style de compost est surement le plus efficace, le plus simple et le moins chronophage (pas de manipulations supplémentaires).

    Il consiste à déverser vos matières compostables azotées et carbonées directement sur la partie que vous cultivez. Ces déchets végétaux vont se décomposer sur place ce qui fertilisera et améliorera votre terre : c'est ce qui se passe dans la nature : les feuilles, les branches (etc.) tombent et se décomposent sur place. Vos déchets organiques peuvent être déversés tout au long de l'année. Cette technique s'apparente à celle du paillis

    Bien sûr, ce style de compostage peut entraîner des désagréments visuels (un jardin avec des déchets, n'est pas forcement du plus bel effet....)

    3/ Le vermicompost

    Plus méconnu, le vermicompost (ou lombricompost) est un compostage très intéressant (notamment pour les citadins).
    Le principe est de faire "travailler" des vers de compost afin de transformer vos déchets organiques.
    Le rapport Carbone/Azote doit être de 50-50 .

    Le compost obtenu ainsi est beaucoup plus "fin". De plus, on récupère un jus, appelé "thé de vers" qui fait un excellent engrais liquide.
    Je ferai un article dédié à ce style de compostage

    4/ Mon compostage

    Comme je l'ai dit plus haut j'utilise les trois méthodes de compostage :

  • Je fais du compostage de surface lors de la période de repos du jardin.
  • J'utilise la méthode du tas lors de la période de culture
  • Je vermicomposte tout au long de l'année.

  • J'utilise le compost issu du tas pour mon jardin (potager, massifs de fleur etc.)
    Le compost du vermicompost est utilisé pour tout ce qui est plantes en pots

    Et au final quel mode de compostage choisir ?

    Vous pouvez, bien évidemment, utiliser plusieurs méthodes.
    Mais, à titre indicatif, voilà ce qui est généralement conseillé :

  • Pas de jardin : le vermicompst
  • Jusque 300m² : le fût (ce que j'appelle "en bac", mais de petite taille et en plastique)
  • Jusque 1000m² : le silo (ce que j'appelle "en bac")
  • Au-delà de 1000m² : le tas


  • Voilà, à vous de jouer.... Et bon compostage ! :-)

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